Contexte. Le 22 novembre 2018, le Conseil national de l’industrie a labellisé le Comité Stratégique de Filière « Infrastructures numériques » (« CSF »). Le Comité a identifié 4 projets structurants, dont les feuilles de route sont détaillées dans le contrat de filière. Tous font l’objet d’engagements réciproques industrie/État. La signature du contrat par l’industrie, les organisations syndicales, Régions de France et le Gouvernement en décembre 2019 a constitué un moment fort pour cette filière qui est un maillon essentiel de la numérisation de notre pays et dont le potentiel économique est considérable.

Pour faire face à une crise sanitaire et économique sans précédent et permettre la reprise en sécurité de l’activité économique, le Gouvernement a mis en place des dispositifs inédits et a travaillé au rebond de nos filières industrielles dans le cadre du plan de relance de l’économie. Dans cette perspective, le Gouvernement, en date du 1er octobre 2020, a sollicité le Comité pour engager rapidement une revue de son contrat afin de l’adapter aux objectifs du plan France Relance. Matérialisé par un avenant, la modification du contrat de filière vise à actualiser les projets du Comité et les compléter dans trois domaines prioritaires : la transition écologique, la compétitivité et la souveraineté, la cohésion de la filière (emploi).

Logo du Conseil National de l'Industrie - Contrat Stratégique de filière Infrastructures numériques.

La filière des infrastructures numériques

L’écosystème de la filière « Infrastructures numériques » est vaste et dispose d’un nombre important de synergies entre les différents acteurs. L’ensemble des marchés concernés (services marchands des opérateurs télécoms, fabrication de composants et d’équipements réseaux, fabrication d’équipements optiques, etc.) sont tous oligopolistiques : il existe sur ces marchés de grands champions industriels et internationaux mais également de nombreuses TPE/PME.

La filière Infrastructures numériques rassemble les fabricants de composants et d’équipements réseaux, les opérateurs d’infrastructures fixe et mobile et de services de communications électroniques, les fabricants de matériels et câbles de communication/très haut débit et les industriels des réseaux d’initiative publique. Enfin, elle peut compter sur de nombreux centres de recherche et pôles de compétitivité pour favoriser son essor économique et développer les activités de R&D [Recherche et Développement].

Les enjeux de la filière

La filière Infrastructures numériques est aujourd’hui le socle essentiel de la connectivité pour toutes et tous, et en toute circonstance. Il s’agit d’un écosystème complexe : de la fabrication des matériaux nécessaires à la construction d’un réseau d’infrastructures numériques, à sa mise à disposition, son exploitation et les services qui en découlent. La filière Infrastructures numériques est donc le pilier incontournable de la numérisation des territoires et constitue un élément majeur pour permettre le développement de l’ensemble de l’industrie française, toute filière confondue. L’écosystème des infrastructures numériques dispose de nombreux atouts, portés aussi bien par des acteurs historiques que par de nouveaux acteurs innovants, dont le seul objectif est de généraliser la connectivité et d’offrir de nouveaux services toujours plus performants en faveur de l’innovation technologique.

Les principaux défis à relever sont les suivants :

  • anticiper la mise en œuvre des nouveaux réseaux très haut débit et 5G afin de parfaire le savoir-faire français en la matière ;
  • œuvrer au bénéfice des autres filières-clé (automobile, transport, santé, sécurité, militaire, etc.) afin d’identifier leurs besoins en matière d’infrastructures et nouer de nouveaux partenariats ;
  • agir au bénéfice des territoires ;
  • renforcer la filière dans sa capacité à exporter ;
  • relever le défi des compétences et de l’emploi.

Chiffres clés du secteur

La filière capitalise un chiffre d’affaires de plus de 40 milliards d’euros, dont la majeure partie est issue des activités télécoms, et compte environ 13 000 entreprises majoritairement constituées de TPE/PME.

La filière Infrastructures numériques compte près de 140 000 emplois directs. Ce chiffre est en progression dans le secteur des télécoms (et plus spécifiquement, dans le cadre du déploiement des réseaux) compte tenu des différents programmes gouvernementaux (Plan France THD, New Deal Mobile). En 2018, 2500 recrutements ETP (Équivalent Temps Plein) ont été effectués.

Les parties prenantes au contrat de filière

La Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms) réunit 18 opérateurs de communications électroniques en France. Ses opérateurs membres sont aussi bien des opérateurs d’infrastructures investis dans l’aménagement numérique du territoire (Altice – SFR, Bouygues Telecom, Orange) que des opérateurs type MVNO (La Poste Mobile, Legos, Prixtel, Syma), ou agissant exclusivement sur le marché Entreprises (Colt, Hub One, Ielo, IP Directions, Manifone, Odigo, Tofane, Verizon, Wordline) ou sur les marchés d’accueil d’infrastructures (Arteria, RATP Connect). Elle a pour mission de promouvoir une industrie responsable et innovante au regard de la société, de l’environnement, des personnes et des entreprises.

InfraNum, la Fédération des Entreprises Partenaires des Territoires Connectés, regroupe plus de 200 entreprises (bureaux d’études, opérateurs, intégrateurs, équipementiers, fournisseurs de services, etc.). Partenaire industriel de tous les territoires connectés ou à connecter, elle soutient non seulement l’aménagement numérique mais également le développement des usages sur les territoires, en les accompagnants dans la mise en place d’une infrastructure neutre, ouverte et mutualisée. Pour cela, elle favorise les partenariats entre acteurs publics et privés dans le but de permettre aux collectivités de développer les usages du citoyen, de valoriser leur économie locale et de mettre en avant les atouts propres à chaque territoire.

Le Syndicat Professionnel des fabricants de fils et câbles électriques et de communication (SYCABEL) est l’organisation professionnelle de l’industrie des fils et câbles électriques et de communication et un acteur majeur du développement économique et de l’aménagement du territoire. Le Syndicat représente l’un des plus importants secteurs de la construction électrique en France. Il regroupe aujourd’hui plus de 20 sociétés – dont plusieurs leaders au plan mondial – qui réalisent près de 90% du chiffre d’affaires de l’industrie française des fils et câbles.

L’Alliance Française des Industries du Numérique (AFNUM) est le syndicat professionnel qui représente, en France, les industriels des réseaux, des terminaux de l’électronique grand public, de la photographie et des objets connectés (réseaux fixes, mobiles, publics et privés, terminaux de télécommunications et composants, équipements de l’électronique grand-public, audio-vidéo, équipements de distribution de signaux, équipements photo, supports d’images et d’information).

Les pôles de compétitivité et instituts de recherche de l’industrie des composants réseaux et des infrastructures numériques (Image et Réseaux, Systematic, b<>com, etc.) qui animent les écosystèmes d’innovations regroupant TPE/PME, startups et grands groupes.

Les associations de collectivités – AVICCA, Association des Maires de France (AMF), Assemblée des départements de France (ADF), Régions de France, Association des Petites Villes de France (APVF) – acteurs au centre de la transformation numérique des villes et territoires, dont la participation est essentielle pour un développement cohérent, harmonieux et répondant aux besoins identifiés des infrastructures numériques.

Les projets structurants du contrat de la filière « Infrastructures numériques »

Projet 1 : 5G

Enjeux

La France s’apprête à entrer dans une phase de développement technologique sans précédent avec l’arrivée de la technologie 5G. L’évolution des protocoles de communication électronique a toujours constitué une avancée majeure dans l’écosystème industriel et numérique. La technologie 5G s’inscrira également dans cette perspective avec les opérateurs télécoms et les équipementiers réseaux en première ligne pour faire de cette technologie une réussite.

L’industrie des télécoms et l’industrie des équipementiers représentent en France près de 130 000 emplois directs et un chiffre d’affaires de plus de 40 milliards d’euros en 2017. Nous pouvons d’ores-et-déjà anticiper une hausse des investissements dans les infrastructures réseaux du fait du déploiement, dès 2020, des premiers équipements 5G à vocation commerciale par les opérateurs télécoms.

Plus importants encore que les retours sur investissements du déploiement des réseaux 5G, ce sont les usages permis par les performances de cette nouvelle technologie qui engendreront le plus de bénéfices pour l’économie française.

En effet, l’écosystème 5G va permettre de délivrer une multiplicité de nouveaux usages concernant de nombreux secteurs et à destination aussi bien du grand public que des entreprises, des services publics et autres institutions. Des secteurs vont subir des transformations profondes liées à la numérisation et en particulier à l’arrivée de la 5G : l’industrie 4.0, l’automatisation du transport automobile et ferroviaire, l’optimisation des réseaux de transport et de distribution d’énergie, l’amélioration des dispositifs de sécurité et de cybersécurité, ou encore l’intégration entière du numérique dans le domaine de la santé avec l’introduction à grande échelle de la téléchirurgie.

La 5G se pose donc comme facilitateur de la numérisation de la société et de l’économie. Pour anticiper les étapes à venir et positionner la France comme leader des écosystèmes d’innovation 5G, le CSF réunit tous les acteurs de la chaîne de valeur afin d’optimiser son déploiement et de réaliser son potentiel. À ce titre, le CSF « Infrastructures numériques » s’attachera également à une importante collaboration avec les autres CSF pour développer les nouveaux usages.

La transformation apportée par la 5G sera profonde. Elle facilitera la deuxième phase de la numérisation de la société et de l’économie, comme le souligne le gouvernement dans sa feuille de route 5G de 2018.

Objectifs

Il s’agit du projet le plus emblématique du CSF qui a pour ambition de mettre en place un réseau de plateformes 5G multi-sites et multi-opérateurs, accessible aux startups, TPE/PME et grands groupes. Ce réseau, qui s’inscrit dans la feuille de route 5G du gouvernement, rassemblera des plateformes existantes et construira aussi des nouvelles plateformes. Il sera orienté vers l’innovation technologique avec pour objectif de faire le lien avec les futurs marchés verticaux.

Le projet est structuré en deux grands axes :

  • Élaborer la stratégie, via des études thématiques, permettant de comprendre les enjeux et les freins à lever dans le déploiement des réseaux 5G.
  • Œuvrer à la création d’un réseau pérenne de plateformes 5G, permettant d’établir une infrastructure 5G d’innovation en réseaux multi-sites.

Il est important pour la filière d’adopter une approche transversale sur le long terme dans une optique de valorisation, à grande échelle, des infrastructures réseaux et des usages qui en découleront au travers d’une communication rodée et de plateformes pérennes d’expérimentation 5G. Il faut adopter cette approche transversale avec l’ensemble des parties prenantes : opérateurs télécoms, équipementiers, TPE/PME, startups, pôles de compétitivité, instituts de recherche, etc.

Les apports de l’avenant au contrat de filière

L’avenant au Contrat Stratégique de Filière vise à renforcer l’axe « 5G et environnement » consacré à l’optimisation énergétique et environnementale des réseaux de télécommunications et à leur impact positif sur l’ensemble des filières industrielles. Cet axe s’inscrit dans la continuité du livre blanc « 5G et Environnement » publié en novembre 2020 (voir ci-après) et aura pour objectif d’approfondir la thématique, notamment au travers de l’identification de bonnes pratiques autour des usages et de la mesure des impacts de la 5G sur l’environnement. Ces travaux pourront déboucher en 2021 sur une journée d’information organisée par la filière.

L’un des objectifs du CSF, réaffirmé avec l’avenant signé le 26 janvier 2021, est de structurer l’écosystème français des réseaux télécoms du futur, grâce au financement de projets d’expérimentation et de développement de la 5G en prenant appui sur les dispositifs de France Relance et du 4ème Programme d’Investissements d’Avenir (PIA4), ainsi que de projets en faveur du développement de territoires intelligents.

La participation du CSF aux priorités du plan de relance se renforce également à travers la stratégie d’accélération sur la 5G et aux futures technologies de réseaux de télécommunications, au bénéfice de l’emploi et de la compétitivité du secteur des télécoms en France. Le CSF « Infrastructures numériques » est ainsi pleinement associé à la mise en œuvre de cette stratégie, et jouer un rôle clé pour la relayer auprès des acteurs de l’écosystème.

De plus, la poursuite en 2021 et 2022 des appels à projets dédiés à la 5G dans le cadre du plan de relance contribuera ainsi à faire de la 5G un axe de compétitivité industrielle majeur.

Au sein du groupe de travail 5G, un sous-groupe a pour mission de réaliser une cartographie de l’écosystème français de virtualisation des réseaux et de sa chaîne de valeur, ainsi que d’identifier à la fois les obstacles et les solutions au développement de l’écosystème en France.

Le groupe 5G du CSF a également pour objectif de formuler des propositions aux autorités publiques sur les modalités d’accès aux fréquences pour des acteurs verticaux, en vue de développer des réseaux privés 5G. Ce travail s’appuie sur un recensement des besoins des industriels et des collectivités, ainsi qu’une étude identifiant les meilleures pratiques à l’international.

Réalisations

Dans le cadre de la création d’un réseau pérenne de plateformes 5G, permettant d’établir une infrastructure 5G d’innovation en réseaux multi-sites, le Comité stratégique de filières « infrastructures numériques » a donné son soutien à 15 projets de plateformes, qui se sont engagées à faire partie du réseau.Parmi ces projets labellisés, à date, 12 projets sont lauréats de l’appel à projets sur la souveraineté dans les réseaux de télécommunications. Cet appel à projets permet de soutenir le développement en France de cas d’usages innovants de la 5G, à l’image du :

  • Projet « 5G Vertical ISS » | Alsatis : dédié au développement des usages hospitaliers de la 5G.
  • Projet « CRIIOT » | Sequans : dédié au développement des objets connectés industriels critiques.
  • Projet « Beyond 5G » | Institut Mines-Télécom (Saclay) : dédié au développement de la recherche et développement pour des secteurs cruciaux (télécoms, mobilité, IoT industrielle, sécurité et défense).
  • Projet « Living Labs 5G » | SNCF : dédié à l’expérimentation des usages de la 5G au service des clients voyageurs et de la performance industrielle du Groupe SNCF.
  • Projet « PI5G » | CEA LIST Paris-Saclay : dédié au développement des expérimentations en combinant les technologies immersives de réalité virtuelle et augmentée et la 5G pour trois aspects de l’industrie 4.0 : la téléprésence 3D, la télérobotique immersive et la simulation numérique interactive.
  • Projet « 5G OpenRoad » | Pôle de compétitivité Systematic : dédié au déploiement sur le plateau de Saclay d’un réseau pilote 5G pour accélérer la mise sur le marché de services innovants tirant partie de la 5G dans les domaines verticaux.
  • Projet « Perf 5G Maritime » | MIOS (by SNEF Lab) : dédié à la démonstration de l’intérêt de la technologie 5G pour l’industrie maritime, en installant une plateforme d’expérimentations 5G au large du Grand Port Maritime de Marseille.
  • Projet « Engage 5G & Beyond » | FIT (French Institutes of Technology) : dédié au développement d’un réseau de plateformes 5G souveraines, pour le déploiement des futures technologies et l’expérimentation avec différents secteurs verticaux : santé, énergie et industrie du futur.
  • Projet « 5G INNOV LAB » | Nokia : dédié au développement d’une plateforme multiservices qui permet aux différents acteurs de réaliser des tests R&D, de tester des innovations technologiques et d’usage, d’intégrer et industrialiser des futurs usages 5G, de valider des nouveaux modèles d’affaire et de mener des expérimentations avec des usages ultra haut débit 26 GHz.
  • Projet « 5G Steel » | ArcelorMittal : dédié à l’expérimentation multisites et multi-applications en milieu sidérurgiques et son environnement local. L’objectif est d’expérimenter l’usage industriel de la 5G en environnement industriel, au travers de cas d’usages ciblés sur différents métiers. Cette expérimentation permettra ainsi d’appréhender la technologie 5G, ses contraires d’usages et sa robustesse dans un contexte d’application hautement critique et de valider ses apports pour l’usine intelligente.
  • Projet « PIRANA » | Kalray : dédié au développement, la validation industrielle et la promotion d’une solution d’accélération matérielle et logicielle souveraine et ouverte, basée sur des cartes Kalray et logiciels de Kalray/6WIND, dédiée au marché Telecom Edge 5G et qui seront testées dans un serveur Edge d’Atos dans un contexte de Système de transport Intelligent (ou ITS, Intelligent Transportation Systems) intégré aux plateformes Smart City pour un pilotage des politiques de mobilité du territoire.
  • Projet « 5G-mMTC » | Médiane System : a vocation à mettre à disposition les outils logiciels et matériels permettant la mise en œuvre rapide d’une solution 5G à base d’objets communicants. Deux cas d’usage seront mis en œuvre directement dans le cadre de ce projet : un cas développé en lien avec la Fédération Française de Cyclisme (FFC), qui permettra d’analyser en temps réel les données des athlètes et de leurs performances ; l’autre sera travaillé conjointement avec EDF, pour permettre la gestion en temps réel de toute la flotte de capteurs hétérogènes existants.


Le groupe de travail 5G du Comité stratégique de filières « Infrastructures Numérique » a rédigé deux livres blancs pour nourrir la réflexion autour des enjeux fondamentaux de la 5G : sa stratégie de développement et l’environnement.

« 5G : stratégies et enjeux » évoque, sans se vouloir exhaustif, les enjeux jugés prioritaires autour de la 5G en France, tels que le déploiement du cœur de réseau autonome « Stand Alone » (SA), les enjeux autour de la santé etc.


 « Contribution et éclairage du CSF Infrastructures Numérique sur la question environnementale associée au numérique et à la 5G » propose, une vision de ce sujet afin de corriger certaines fausses idées qui circulent sur cette nouvelle technologie.


Systematic Paris-Region et le Comité Stratégique de Filière « Infrastructure numériques » (Afnum France, la Fédération Française des Télécoms, InfraNum et le Sycabel) ont organisé le 16 avril 2021, dans le cadre de la mise en œuvre du Contrat Stratégique de filière, un webinaire autour des appels à Projets dans le cadre du nouveau programme Horizon Europe 2021-2027. Les différentes opportunités de soutien et de financement proposées par le programme Horizon Europe ont été présentés. L’objectif est d’aider au financement d’expérimentations pilotes permettant de tester les nouveaux usages 5G sur les plans technique et opérationnel.


La Direction Générale des Entreprises et le Comité Stratégique de Filière (CSF) « Infrastructures numériques » ont organisé le 25 mai 2021, dans le cadre de la mise en œuvre du Contrat Stratégique de filière, une journée thématique dédiée aux usages de la santé publique. Téléassistance des secouristes, couverture du réseau mobile à l’intérieur des hôpitaux ou l’imagerie nomade, de nombreux projets, expérimentations et perspectives ont été présentés. L’objectif de cette matinée était d’établir un retour d’expérience des projets actuels en matière d’expérimentations de cas d’usage de la 5G dans le secteur de la santé publique, dont certains sont d’ores et déjà soutenus par la DGE, et de préciser les apports de la 5G et au-delà, pour répondre aux enjeux de la santé, de sensibiliser au développement de ces applications. Cet évènement a aussi permis de définir les contours d’une feuille de commune entre le CSF Infrastructures numériques et le CSF Industries et technologies de santé.

Un groupe de travail constitué de membres des Comités Stratégiques de Filière (CSF) « Infrastructures numériques » et « Solutions pour l’industrie du futur », ainsi que d’experts industriels français et internationaux, appuie Philippe Herbert dans la réalisation de la mission 5G Industrielle confiée par le Gouvernement. Cette mission poursuivra plusieurs objectifs. Tout d’abord, la mise en place d’un dialogue continu entre acteurs industriels et télécoms, afin de développer les usages de la 5G dans l’industrie, et d’en accélérer l’appropriation par les professionnels. La mission devra également identifier les freins au déploiement de la 5G et de ses usages dans l’industrie. Enfin, elle devra proposer des actions concrètes pour accompagner les secteurs industriels français dans l’émergence et le déploiement de services innovants sur la 5G. Ces travaux prendront en compte le retour d’expériences d’acteurs français et européens.

Projet 2 : Construire les Territoires intelligents

Enjeux

Le Très Haut Débit (THD) est aujourd’hui un défi industriel prioritaire. Il permet de connecter citoyens, entreprises et collectivités, avec des bénéfices désormais évidents en termes d’information, de productivité, d’innovation et d’équité territoriale. La prochaine étape sera celle de l’internet des objets (IoT), rendue possible grâce à l’infrastructure fibre qui sous-tend le tout connecté. L’IoT est une chaîne de valeur complexe, qui va du capteur jusqu’à la donnée en passant par la connectivité.

Si le territoire intelligent est d’ores et déjà au cœur des préoccupations des collectivités, ces dernières peinent encore à en évaluer les bénéfices. Il est essentiel que la filière se mette unanimement au service des collectivités pour assurer la confiance nécessaire à la généralisation du territoire intelligent et de co-construire avec elles un modèle de gouvernance des données adapté. Cela passera par la mise en place d’expérimentations autour des différents équipements de la cité.

Objectifs

Ce projet a pour objectif de faire des territoires intelligents une réalité. Les objectifs de la filière sont tout d’abord de construire une vision commune des territoires intelligents avec les collectivités locales, avec un point d’intérêt spécifique pour l’enjeu de la gouvernance et l’interopérabilité des données.

La filière fera également émerger des projets de démonstrateurs grandeur nature de plateforme de stockage de données et de smart territoires dans différentes typologies de villes. Le CSF a reçu l’accord d’industriels et de collectivités pour prendre part à ces travaux.

Cette transformation de la ville vers les territoires intelligents nécessite de considérer un certain nombre de préalables qui constituent aujourd’hui les objectifs de la filière :

  • Construire une vision commune des territoires intelligents avec les collectivités locales, avec un point d’intérêt spécifique pour l’enjeu de la gouvernance et l’interopérabilité des données ;
  • Faire émerger des projets conformes à cette vision commune, au bénéfice des territoires du fait de leur pérennité et de leur exemplarité.

Ces différents préalables doivent permettre :

  • De faciliter la compréhension des territoires intelligents auprès des collectivités afin de rendre immédiatement accessibles à ces dernières les enjeux de la ville de demain ;
  • D’optimiser ou d’affiner l’usage du numérique par les collectivités au profit de la vie quotidienne des citoyens ;

De valoriser les infrastructures numériques qui permettent le territoire intelligent et ainsi développer des modèles concrets de territoires intelligents.

Les apports de l’avenant au contrat de filière

Au travers de l’étude sur les enjeux des territoires intelligents lancée par l’État en partenariat avec le CSF, le groupe de travail « Territoires intelligents » pourra dresser un état de lieux des projets pertinents en France et des possibilités de déploiement de solutions répondant aux enjeux de la transition écologique et environnementale.

Le CSF « Infrastructures numériques » aura également vocation à faire émerger des nouveaux projets de territoires intelligents et en faire des outils pour la souveraineté et la compétitivité de notre pays. L’étude sur les initiatives existantes en matière de Territoires intelligents, lancée par le Gouvernement avec la filière, contribuera à la réflexion en faveur de nouveaux projets liés aux territoires intelligents dans tous les types de collectivités.

Réalisations

Le groupe de travail « Territoires intelligents » a lancé une série de conférences en provinces, les « Ateliers des territoires connectés », dont la première édition s’est tenue à Angers au mois de septembre 2020. Ces conférences qui continueront en 2021 ont pour but de rassembler l’ensemble de la filière et les acteurs des collectivités territoriales pour imaginer les services de demain.

La filière fera également des projets conformes à cette vision commune, au bénéfice des territoires du fait de leur pérennité et de leur exemplarité.

En collaboration avec les fédérations fondatrices du Comité Stratégique de Filière « Infrastructures numériques », le Gouvernement a lancé une étude relative aux territoires intelligents et à la donnée afin d’élaborer un diagnostic des initiatives existantes et construire une vision commune des territoires intelligents. Cette démarche d’ensemble devrait permettre de crédibiliser les initiatives en cours et offrir à l’ensemble des acteurs, industriels et collectivités territoriales, les moyens, cognitifs, comme financiers, de s’engager pleinement dans leur transformation numérique. L’enjeu est de favoriser des logiques de projets rapides à fort impact pour le local, en associant les divers maillons des collectivités partageant les compétences liées aux territoires intelligents.


Projet 3 : Sécuriser l’emploi et les passerelles de formation vers les nouveaux métiers des infrastructures numériques

Enjeux

Pour réussir l’échéance de 2022, le déploiement de la fibre optique a pour défi de mobiliser en quelques années un grand nombre de nouveaux salariés. Il faut anticiper une gestion RH de long terme pour ces agents, mobilisés principalement sur une période de 5 ans. Avec une connectivité THD généralisée, de nouveaux métiers se créeront naturellement, qu’il s’agisse du déploiement de la 5G ou de celui des territoires intelligents. Il faut donc envisager les passerelles des métiers du THD vers les nouveaux métiers qui apparaîtront, afin de pérenniser l’emploi dans la filière Infrastructures numériques.

Cet enjeu est primordial pour la filière Infrastructures numériques car le déploiement massif des infrastructures THD dans le cadre de plans nationaux d’envergure a montré à plusieurs reprises la fragilité du secteur en termes de mobilisation de forces vives. C’est cette même fragilité qui a donné lieu à la signature de l’Engagement Développement et Compétences (EDEC) fibre optique en 2017. Si la démarche de l’EDEC fibre optique montre déjà ses effets, elle n’est pas suffisante sur le long terme.

La filière souhaite donc initier une démarche d’anticipation, liée notamment au ralentissement prévu du déploiement de la fibre optique et de la fin de l’EDEC fibre optique, mais également au développement de futurs usages. Les personnes déployées sont des talents désormais experts des infrastructures numériques qu’il serait préjudiciable de voir partir pour d’autres secteurs industriels.

De ce fait, le CSF Infrastructures numériques compte tirer profit de cette initiative structurelle pour mettre en place un plan d’action sur les 5 prochaines années, qui permettra d’établir des passerelles entre les métiers d’aujourd’hui dans les infrastructures numériques et ceux de demain.

La complexification de l’infrastructure numérique est également un enjeu croissant en termes d’emplois, qui nécessitera, dans les années à venir, un recrutement plus important de salariés toujours plus qualifiés (bac +3 à bac +5). La filière doit donc renforcer son attractivité et anticiper ses besoins en matière de main d’œuvre qualifiée pour éviter un phénomène de « fuite des cerveaux » vers d’autres secteurs plus attractifs ou vers l’étranger.

La filière souhaite également tirer parti de son intégration actuelle à l’international et de la mise en œuvre prochaine de sa feuille de route Export afin d’imaginer un certain nombre de partenariats internationaux qui permettraient, à termes, de former et de recruter les « ambassadeurs » de la filière à l’international.

Objectifs

Ce projet vise la mise en œuvre d’un plan EDEC post-EDEC fibre pour l’emploi des nouveaux métiers dans la filière (5G, territoires intelligents) et pour favoriser le développement de passerelles entre différents métiers des infrastructures numériques, le développement de nouvelles formations et l’émergence de nouvelles certifications.

La valorisation de l’emploi, des compétences et des formations professionnelles dans la filière Infrastructures numériques doit permettre :

  • De réaliser, dans un premier temps, un état des lieux des actions passées déjà achevées ou en cours de mise en œuvre (EDEC fibre optique) et d’identifier les besoins futurs sur la base de la situation actuelle ;
  • D’anticiper l’émergence de besoins importants en professionnels dans les branches et corps de métier des infrastructures numériques qui ne sont aujourd’hui pas dimensionnés pour répondre à une forte demande future ;
  • D’identifier les besoins en matière d’emplois à forte valeur ajoutée du fait du développement d’infrastructures toujours plus complexes et dématérialisées, nécessitant le recrutement de profils toujours plus qualifiés ;
  • De mettre en œuvre un nouvel EDEC dédié aux métiers de l’infrastructure numérique de demain (territoires intelligents, Smart building, IoT, 5G) pour favoriser le développement de passerelles entre différents métiers des infrastructures numériques, le développement de nouvelles formations et/ou l’émergence de nouvelles certifications. L’objectif est de rendre polyvalent et adaptable aux nouvelles infrastructures les salariés mobilisés jusqu’à aujourd’hui dans des corps prédéfinis (monteur câbleur, technicien de maintenance, technicien bureau d’étude, etc.).
Les apports de l’avenant au contrat de filière

La diversification des usages, en particulier à travers la 5G et les territoires intelligents, implique le développement de nouveaux usages métiers et de nouveaux besoins en termes de compétences. L’objectif est donc de renforcer l’adéquation entre emplois et compétences au sein de la filière afin d’anticiper les besoins tout en permettant d’adresser les enjeux de mixité, d’emploi des jeunes et de (ré)insertion professionnelle, notamment pour les personnes peu qualifiées. Le CSF mènera une action de sensibilisation sur ces thèmes, notamment à travers l’identification et la diffusion des bonnes pratiques.

Le groupe de travail « Emploi et formation » prépare actuellement un nouvel accord « Engagement Développement et Compétence » (EDEC) visant, d’une part, la continuité des formations en lien avec le déploiement de la fibre dans le cadre du plan France Très Haut Débit, et, d’autre part, l’anticipation des besoins pour les nouveaux métiers du numérique (territoires intelligents, bâtiments intelligents, IoT, 5G) qu’impliquent le développement de la 5G et des territoires intelligents.

Cet EDEC fera l’objet d’un dépôt de dossier en 2021. En lien avec les objectifs de l’EDEC mais aussi avec la stratégie d’accélération 5G, le CSF et la DGE lanceront une mission d’identification des compétences françaises sur les technologies de réseaux, dans le but de développer l’offre de formation dans l’enseignement supérieur et d’attirer les talents disposant de compétences clés.

Projet 4 : Participer à l’élaboration d’une stratégie de création d’offre à l’exportation et diffuser le modèle français de déploiement des infrastructures ouvertes et mutualisées

Enjeux

Il est indispensable d’inventer une offre française intégrée, clé en main, qui donnera davantage de puissance et d’efficacité à la démarche commerciale vers l’international. Cela passe par le regroupement de l’ensemble du secteur sous une même bannière. Les bénéfices d’un portage étatique en termes d’image de marque et d’accompagnement des industriels à l’export devraient démultiplier les résultats.

Il s’agit de promouvoir le modèle français en particulier chez nos voisins européens (le modèle français de déploiement de la fibre optique a inspiré le nouveau paquet télécom) et en Afrique francophone (où les plans de développement sont particulièrement inspirés de ce modèle français), mais également à l’international de manière générale avec la création d’une marque ou d’un label représentatif distinguant la compétence française en matière d’infrastructures numériques.

Il est nécessaire de profiter de l’avance française dans le déploiement de la fibre pour développer l’export pour les acteurs français, particulièrement en Afrique et en Europe.

Objectifs

L’objectif est de promouvoir l’offre française à l’export. La filière vise à définir un catalogue de produits, services et savoir-faire français en matière d’infrastructures numériques qu’il sera possible de valoriser à l’international, construire l’image de la filière à l’international, nouer des partenariats dans les pays d’intérêt majeur en termes de formations et compétences.

Points clés et principaux engagements de l’État et de la filière

L’industrie s’engage à :

  • Élaborer un catalogue de produits et services ;
  • Participer à l’élaboration d’une marque ombrelle pour la filière ;
  • Élaborer une offre commune partenaires internationaux/filière française en matière de partage de compétences et savoir-faire.

L’État s’engage en retour à :

  • Labelliser la filière sous forme de marque ombrelle ;
  • Accompagner la filière à l’international via les leviers diplomatiques et l’identification de lieux de promotion (Business France).